Cet article continue la série d’exemples concrets sur les effets des problèmes systémiques. J’ai déjà parlé de l’écosystème numérique français et du Boeing 737 Max. Aujourd’hui : les mondiaux d’athlétisme au Qatar.

Pourquoi choisir un pays où il fait trop chaud pour les athlètes et où le public est quasi inexistant pour organiser un des événements sportifs majeurs de l’année ? À cause d’un problème systémique. Comme dans les autres exemples, nous retrouvons les trois facteurs destructeurs :

  • Peu de place accordée aux personnes compétentes, qui auraient immédiatement pu expliquer à quel point organiser ces jeux au Qatar n’avait que peu de sens.
  • L’appropriation du pouvoir décisionnaire par des instances n’ayant que peu de compétences et peu d’intérêt pour la réussite réelle du projet.
  • Les perturbations politiques poussant à organiser les jeux dans un pays inadapté.

Depuis toujours, les athlètes sont les instruments d’enjeux politiques qui dépassent leur performance. Les Jeux olympiques originaux avaient déjà une importance politique cruciale. Gagner un tournoi a toujours eu un impact sur le prestige politique. Cependant, aujourd’hui on peut se demander si, pour de nombreux événements, un tel décalage entre la réalité et l’enjeu politique en vaut vraiment la peine.