ocean

C’est les vacances et je sors d’une séance de nage dans l’Océan Atlantique. J’habite à 2 minutes de la mer, mais l’océan a une beauté et une force d’attraction uniques.

Et est-ce la fraîcheur de l’eau, le bruit des vagues ou autre chose ? - une pensée me vient tout à coup à l’esprit. Dois-je vraiment être à un endroit précis pour travailler ? Que se passerait-il si je décidais de devenir un « nomade digital » ? Alors que les Entreprises classiques commencent à peine à accepter l’idée du télétravail 20 ans après son invention, et uniquement avec comme objectif une réduction des coûts, la nouvelle génération est déjà en train d’évoluer vers une nouvelle forme de travail : le « nomade digital » (en bon français « nomade numérique », je sais).

Le nomadisme digital, c’est l’évolution naturelle, logique, du travail à distance : si tout ce dont nous avons besoin pour travailler est une connexion internet et un ordinateur, le lieu exact dont nous travaillons n’a plus aucune importance ! Que ce soit de Paris, Dunkerque, Tombouctou ou Djakarta, le nomade digital a fait le choix de pouvoir travailler de n’importe où dans le monde, à n’importe quel moment de l’année. Pour ces personnes, même le travail dans les fameux GAFAM1 semble bien rigide et insipide.

« Papa viens nous aider la mer envahit le château ! » - L’appel de mon fils me ramène à la réalité. Nous sommes une famille de 4 et j’ai un travail à temps plein. Dans ces conditions, le nomadisme digital relève de l’utopie. Ou pas. Est-il vraiment impossible e devenir nomade digital avec une famille ?

Avec deux enfants scolarisés se pose le problème de leur éducation. Même si l’école n’est pas obligatoire (c’est l’éducation qui l’est), leur donner une vie de nomades permanents est un choix que je ne souhaite pas faire. Déjà mes enfants ne veulent pas perdre leurs amis. Et puis je n’ai ni les capacités ni le temps nécessaires pour garantir leur éducation en dehors du système scolaire. Mais si je limite mes périodes de nomadisme aux vacances scolaires, alors c’est tout à fait jouable. Et faisons le calcul : Toussaint + Noël + Carnaval + Pâques + Grandes Vacances, ça fait au minimum 16 semaines, presque une semaine sur trois !

Vient ensuite la difficulté de tout faire à distance. Cela signifie renoncer à travailler avec les clients qui ont besoin de réunions en face à face. Heureusement aujourd’hui de nombreux clients son habitués à travailler avec des prestataires qu’il ne voient jamais ou n’ont jamais rencontré. Ce n’est donc pas un point bloquant, à condition que je fasse une croix sur certains types de missions comme le coaching pour me concentrer sur la création de présentations, ce qui peut très bien se faire entièrement à distance.

Enfin il y a le problème de l’argent. L’amour, l’eau fraîche et le patchouli ça ne mène pas très loin. Je ne suis pas millionnaire, et je ne peux pas me contenter d’une tente dans le désert, eût-elle la fibre optique. Les déplacements et l’hébergement ont un coût. Une solution pourrait être de bouger dans une zone où le coût de la vie est très bas, pour économiser de l’argent.

Mais j’avoue que l’idée de nomade digital est très séduisante ; surtout à une époque où le monde semble vouloir se diviser physiquement à coups de Brexit et autres idioties comme le Trump Wall, et philosophiquement à coups de radicalisation, sectarisation et communautarisation. L’idée de me définir comme de nationalité Terrienne me semble être une bonne solution, au moins tant que nous n’aurons pas colonisé Mars la rouge.


  1. GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft. Ça a l’air d’être le dernier acronyme utilisé pour faire comme si on était Djeuns et qu’on y connaissait quelque chose. ↩︎