Cela fait maintenant presque un an que je vais en vélo à Paris chaque fois que je peux. Je pars de chez moi en vélo, je monte dans le TGV, puis je roule de la Gare du Nord jusqu’aux Champs Élysées. Les seules fois où je ne prends pas le vélo, c’est lorsqu’il pleut trop ou lorsque mon agenda pour la journée rend le vélo compliqué à utiliser.

Premier constat, évident, c’est le bordel. De nombreux cyclistes ne respectent ni les feux ni les stops. Je ne les respecte pas tous — si vous êtes cyclistes, vous savez comme moi qu’à certains endroits il est moins dangereux d’adapter les règles de circulation que de les respecter à la lettre — mais j’essaie quand même d’être respectueux des autres usagers. Mais il n’y a pas que les cyclistes qui ne respectent pas les règles, c’est le cas de tout le monde : automobilistes, trottinetteurs, piétons, etc. La culture de Paris est individualiste et non coopérative à l’extrême, chacun essayant de se faufiler avant l’autre. Avec plusieurs millions de personnes s’entrecroisant chaque jour, cela ne peut que mener au chaos. Le contraste est énorme par rapport à une ville comme Copenhague, où tout le monde respecte les règles et où la cohabitation se fait de manière bien plus harmonieuse. Je ne suis pas spécialiste de l’urbanisation, et je n’ai pas de solution à proposer, mais je suis sûr qu’il est possible de partager l’espace public bien plus paisiblement.

Par rapport à il y a quelques années, lorsque j’habitais encore dans le centre de Paris, l’infrastructure dédiée au vélo s’est améliorée. Ce n’est pas encore parfait, mais ça va dans le bon sens. Sur mon trajet Champs Élysées — Gare du Nord, l’endroit le moins agréable est la montée finale rue La Fayette, non pas parce que ça monte, la pente n’est pas bien méchante, mais parce qu’on est souvent bloqués derrière les bus et qu’on se prend une bonne quantité de gaz d’échappement.

En termes de temps de transport, sur le trajet Gare du Nord — Champs Élysées, c’est bien simple, c’est de loin le mode de transport porte-à-porte le plus rapide par rapport à la voiture, au métro ou au bus. C’est d’ailleurs assez évident dans la circulation dense ; on passe son temps à dépasser les bus et les voitures à l’arrêt ou au ralenti.

Un vélo de course est assez inutile, sauf à vouloir jouer à Paris-Roubaix sur les pavés parisiens. Le vélo pliant est, à mon sens, la solution la plus polyvalente. Une fois arrivé à mes bureaux, je plie le mien et je le range dans un coin pour qu’il ne dérange personne. Pas besoin de se ruiner pour acquérir un vélo pliant. Les Brompton sont jolis et petits, mais ils sont chers. Au lieu de cela, je vous recommande de commencer par le bon coin. J’y ai acheté le mien pour presque rien. Il vaut mieux s’y connaître un tout petit peu pour vérifier que le vélo ne présente pas de risques (guidon qui bouge, pièces trop usées). En effet, les vélos pliants ont plus de pièces mécaniques mobiles que les vélos traditionnels sur des éléments structurels importants comme le cadre ou la colonne de direction. Il faut que ceux-ci soient en bon état, et ils ont tendance à se desserrer au fil du temps.

Bref, le vélo dans Paris, c’est possible, même si je peux comprendre que tout le monde ne sente pas en sécurité dans le trafic. Mieux vaut y aller pépère et respecter les règles de sécurité que de gagner le record du tour.