Lorsqu’on commence à apprendre à jouer de la guitare, il y a ces premières semaines et mois où tout ce qu’on joue sonne faux. Ça sonne tellement faux qu’on s’en rend malheureusement bien compte. C’est un cap difficile à passer. C’est la phase d’apprentissage initial et la majorité des débutants arrêtent après quelques semaines.

Puis un jour, magie, on arrive à faire deux, puis trois accords correctement. Quelques semaines plus tard, on arrive à jouer l’intro de Highway To Hell ! Suit une période plus ou moins longue où l’on sait à peine jouer. Le tempo est légèrement décalé. On touche des cordes par erreur et on couvre leur bruit avec de la distorsion. On joue trop fort ou trop faiblement. Pourtant, on a passé la difficulté initiale. On est passé à la phase héros de la guitare de sa chambre.

Puis, au fil des mois, on se rend compte de ses défauts. On se rend compte que pour savoir vraiment bien jouer, ça va prendre des années. C’est la deuxième étape décourageante. La réalisation que l’on était pas aussi bon que ce que l’on croyait. Ce n’est que si on passe ce cap, que l’on travaille régulièrement pendant des années et que l’on s’applique à faire les exercices nécessaires pour combler ses lacunes et défauts que l’on peut devenir réellement un bon guitariste. Cela demande du temps, beaucoup de temps, de la pratique, beaucoup de pratique et de cibler spécifiquement ses lacunes et défauts.

L’effet Dunning-Krueger est l’effet qui fait que l’on surestime ses capacités par rapport à ses capacités réelles. En guitare, cet effet se manifeste à la phase de héros de la guitare de sa chambre : on est assez bon pour savoir jouer des morceaux simples, mais pas assez pour se rendre compte que notre jeu est médiocre. C’est ce que Dunning-Krueger appelle « le sommet de la stupidité ».

Dunning-Krueger

Dans la vie, de nombreuses formations sont conçues pour vous positionner sur le sommet de la stupidité : on y enseigne tout, de manière ultra-simplifiée. Tout y est conçu pour maximiser l’autogratification : amener les participants au sommet de la stupidité sur un maximum de sujets. Au final, ce n’est pas si grave, tant que l’on reste conscient de ses limites. Les problèmes commencent lorsqu’on se croit compétent sur ces sujets.