Bébert entre au café du coin. Là il rencontre Raoul, son grand pote avec qui il a l’habitude de discuter politique. Bébert et Raoul, c’est des patriotes, des vrais, de ceux qui votent Rassemblement National, aiment péter la gueule aux bougnoules lorsqu’ils sont à 10 contre 1 et rigolent bien grassement de leurs blagues racistes.

  • T’as vu les vingt généraux qui ont fait un truc pour l’honneur ?
  • Putain, mon vieux, ça c’est la France.
  • Ouais, l’honneur. Y a que ça de vrai.
  • Mais l’honneur, c’est quoi au fait ?
  • Hein ? Comment ça c’est quoi l’honneur ? Putain, mais l’honneur c’est l’honneur.
  • Ah, mais je sais pas ce que c’est l’honneur moi.
  • Mais t’es trop con toi, tu te mets à réfléchir ou quoi ? Moi non plus je sais pas ce que c’est, on s’en fout, l’honneur c’est l’honneur. Attends, on va aller voir dans un livre.
  • Houla, Bébert, un livre, t’es fou toi. Une fois j’en ai ouvert un et j’ai cru que je l’avais cassé en deux.
  • Mais comment tu fais pour lire Valeurs Poubelles ?
  • Mais je le lis pas, je regarde juste la couverture. Je préfère garder mon fric pour la bière.
  • Ah ouais, t’as raison, je fais pareil.
  • Attends, je regarde un peu. Je comprends pas vraiment ce que c’est l’honneur, mais c’est souvent utilisé par ces grands hommes admirés par le Rassemblement National : Adolf Hitler, Jean-Marie Le Pen, les nazis, les hauts gradés qui ont fait condamner ce sale juif de Dreyfus au lieu d’un bon français.
  • Alors, collaborer avec les nazis, torturer les Algériens ou accuser un juif innocent, c’est l’honneur ?
  • Ouais, voilà, c’est ça l’honneur du Rassemblement National.

N’oublions jamais que le Rassemblement National, c’est le même parti qu’Ordre Nouveau, le même que le Front National, mouvement fondé par un ancien SS et rassemblant néonazis, ex-collaborateurs pétainistes. Ce parti n’a aucun honneur. Le Rassemblement National pourrait repeindre sa façade en rose, il restera toujours un mouvement aux idées inacceptables.