La semaine dernière, Elon Musk a acheté un peu moins de 10 % des actions de Twitter et a été nommé à son conseil d’administration.

Musk a déjà déclaré sa volonté de faire respecter la liberté d’expression sur la plateforme. Bien entendu, lorsqu’il parle de liberté d’expression, il ne voit que « sa » version : celle où il laisse Trump raconter les mensonges qu’il veut ou celle où il peut traiter de pédophile toute personne qui le critique.

Bref, pour Musk, la liberté d’expression, c’est acheter le droit de dire ce qu’on veut pour son usage personnel et ses copains et pouvoir censurer ceux qui nous critiquent. Autrement dit, c’est tout l’inverse de la liberté d’expression : c’est la base de la dictature.

Aujourd’hui, le pouvoir de limiter la désinformation est en grande partie dans les mains de plateformes privées, qui obéissent aux règles de leurs actionnaires. Il suffirait d’un accident, d’une mauvaise personne qui prenne le contrôle au mauvais moment, pour que nos démocraties basculent du mauvais côté.

On pourrait penser que le problème se limite aux réseaux sociaux. Pourtant, aujourd’hui, pratiquement tous les grands médias appartiennent à des groupes privés. Certains de ces groupes sont directement responsables de la montée de l’extrémisme dans nos pays. Pourquoi ? Il ne faut pas chercher très loin : une petite dose de xénophobie, la nostalgie d’un occident fantasmé, l’intérêt d’avoir un copain à la tête de l’État pour faire prospérer ses affaires, cela suffit à donner des idées à certains. Mais ces personnes sont aveugles : le totalitarisme n’engendre aucune prospérité. Il engendre la corruption et la violence et finit toujours par tout détruire.