Suite de mes réflexions en tant que nomade digital. Vous pouvez trouver les autres articles sur le sujet ici et ici.

Finalement être nomade digital, c’est simplement être un télétravailleur à temps plein. Beaucoup de personnes qui rêvent du télétravail sans en avoir fait l’expérience s’imaginent que c’est la liberté absolue. Elles ont raison. Et c’est bien là le problème.

Car « en situation de liberté absolue l’activité prioritaire est l’activité qu’on a envie de faire. »

Et lorsqu’on a le choix, aucune contrainte, l’activité qu’on a envie de faire à n’importe quel moment de la journée c’est très rarement le travail. Tout devient tentation. Les vidéos de chats sur Youtube prennent une dimension métaphysique insoupçonnée. Les tweets de pâtisseries deviennent incroyablement passionnants. Même ranger la cuisine pourrait devenir intéressant (enfin, faut pas déconner non plus).

Résultat « la liberté absolue nous enferme dans une prison d’improductivité. »

Alors que faire ? C’est simple. Puisque la liberté absolue n’incite pas à travailler, il faut se créer un système limitant cette liberté. C’est le paradoxe du travail à distance : pour pouvoir être plus libre, il faut être capable de s’imposer soi-même des contraintes. Il n’existe pas de système unique fonctionnant pour tout le monde, un système de contraintes pourra fonctionner fantastiquement bien pour Toto et être totalement inefficace pour Titi. C’est un exemple, je n’ai rien contre les Titi.

Au fil des années j’ai mis en place un système de productivité qui m’aide à tenir mes engagements jour après jour. GTD fait partie de ce système mais ne suffit pas. Mon système est constitué d’un ensemble de règles qui structurent ma journée de travail.

6 exemples de règles pour le télétravail

Voici quelques exemples de règles de télétravail que j’applique :

  • Réserver un endroit au travail. Que ce soit une pièce entière, un bureau ou un simple coin de table, essayez de toujours travailler au même endroit. Au fil du temps lorsque vous serez à cet endroit il vous sera plus naturel de vous mettre en mode travail. Pour moi c’est mon célèbre bureau debout à 20€.
  • Adopter des horaires réguliers. Que ce soit le traditionnel 9h à 17h ou des horaires plus exotiques comme 22h à 2h ou 6h à 11h, essayez de démarrer et terminer le travail tous les jours à la même heure.
  • Habillez-vous pour le travail. Ne restez pas en pyjama pantoufles, lavez-vous, habillez-vous bien, comme si vous deviez rencontrer vos collègues. Ça vous aidera à vous mettre dans l’ambiance « travail ».
  • Limitez les distractions. Coupez les notifications inutiles, ne vérifiez pas votre email en permanence, ne laissez pas vos enfants vous déranger pendant le travail, empêchez votre chat de venir se coucher sur le clavier, etc.
  • Établissez une limite claire et séparez nettement travail et privé. Réserver un endroit et un horaire au travail c’est bien, mais veillez également que le travail ne s’immisce pas partout dans votre vie. Le week-end c’est le week-end, le travail n’y a pas sa place, ni dans les discussions, ni dans votre esprit.
  • Ouvrez et fermez la journée de travail. Dans le même esprit, échauffez votre cerveau avec quelques tâches faciles au début de la journée de travail et fermez officiellement la journée de travail, par exemple en effectuant une revue quotidienne de vos tâches et projets.

Mais alors, finalement, le télétravail, c’est autant de contraintes que d’être au bureau ??? Et oui, il n’y a pas de magie, le télétravail c’est le travail ! Mais avec deux différences fondamentales. Premièrement, vous êtes libre de choisir le système de contraintes qui vous convient le mieux plutôt que de « subir » le système existant, et ça c’est un énorme avantage pour les personnes qui ont l’auto-discipline nécessaire. Deuxièmement il est beaucoup plus facile de gérer les interruptions externes lorsqu’on est en télétravail.

Pour conclure, et de mon expérience générale, la capacité à travailler à distance d’une personne dépend directement de sa capacité à s’imposer les contraintes nécessaires, et donc de sa capacité d’auto-discipline. Comme tout, cette capacité d’auto-discipline se travaille. Mais ce sera pour un autre article…