Pierre Morsa

ce bon vieux blog

Réflexions de comptoir

Créer un menu pour contrôler Music avec Keyboard Maestro

Keyboard Maestro est mon application préférée. Elle permet de créer des « macros ». Une macro est un ensemble d’actions qui sont lancées par un événement déclencheur. Une macro simple est par exemple de lancer l’application Music lorsqu’on appuie sur le raccourci clavier commande-M. Un exemple plus compliqué est par exemple de récupérer des données sur le web tous les lundis puis de les intégrer automatiquement à une base de données. Les possibilités de Keyboard Maestro sont virtuellement infinies, et ce malgré le quasi-sabotage de l’automatisation par Apple ces dernières années (oui je sais, il y a Raccourcis, mais ses possibilités sont ridicules par rapport à ce qui était possible de faire avec AppleScript).

La version 10 permet de créer des « menulets » dans la barre de menus, ces icônes qui sont dans la partie droite de la barre. Si vous avez un petit écran, cela risque de faire encombré, mais sur un grand écran on peut mettre beaucoup de choses. Comme exemple, j’ai créé un « menulet » qui affiche le nom du morceau en cours de lecture dans l’application Music, avec la possibilité de mettre la lecture en pause et de passer au morceau précédent et suivant.

Music Menulet Keyboard Maestro

Si cela vous intéresse, j’explique ci-dessous comment faire (désolé, mon système est en anglais, j’ignore le nom des commandes exact en français).

Créer un groupe qui servira de menu

Allez dans le menu File → Create New Macro Group.

Nommez le nouveau groupe « Music Menu » (ou Toto ou ce que vous voulez, ça n’a pas d’importance, c’est juste pour vous souvenir de ce que le groupe fait).

Une fois le groupe créé, vous pouvez le configurer comme suit :

Music Group Keyboard Maestro

  • Mettre « When these applications are running » avec « Music » comme application (logique).
  • Mettre « Display in menu bar ». C’est ce qui transforme le groupe en menulet.
  • Mettez bien le nom du named clipboard qui contiendra l’icône. Vous pouvez créer un named clipboard dédié dans les préférences de Keyboard Maestro. Je vous conseille le même nom ridicule que moi, « zeMusicMenuIcon », car cela va vous faire gagner du temps.
  • Mettez aussi le nom de la variable qui contiendra le nom du morceau. Pareil, utilisez le même nom que celui que j’ai utilisé, « zeMusicTrack ». Vous pouvez bien sûr utiliser des noms différents, mais vous devrez modifier les macros à l’étape suivante.

Vous avez la flemme

Si j’étais vous, j’aurais la flemme de tout recopier. Alors je me demanderais s’il est possible de télécharger directement le bazar. Oui, c’est possible en cliquant ici. Téléchargez l’archive, décompressez-là, double-cliquez dessus pour l’installer dans Keyboard Maestro et vous aurez directement toutes les macros dont je parle ici disponibles dans la bibliothèque de macros.

Macro Library Keyboard Maestro

Les macros sont disponibles dans Window → Macro Library. Puis, sélectionnez Interface Control et faites glisser l’élément « Music Menu Macros » dans le groupe que vous venez de créer. Paf, les 5 macros sont automatiquement ajoutées au groupe et vous pouvez lire la suite juste pour votre culture générale.

Créez la macro qui met à jour le nom du morceau

Je ne vais pas tout expliquer ici, ce serait trop long, mais en gros il y a un AppleScript qui récupère le nom de l’artiste et du morceau. Ensuite on utilise cela pour rafraîchir la variable utilisée pour le nom du menu.

Macro Update Music Track Name

Créez les autres macros

Il ne reste plus qu’à créer les macros pour démarrer la lecture ou mettre sur pause, et pour passer au morceau précédent ou au morceau suivant. Ces macros sont plutôt simples, donc je vous laisse regarder comment elles fonctionnent directement dans Keyboard Maestro. Il y a une dernière macro qui existe pour activer l’application Music au premier plan.

Conclusion

Ce n’est qu’un exemple pour montrer ce qu’il est possible de faire avec Keyboard Maestro. Cependant, chaque fois que j’écris un article dessus, je me rends compte que ce programme nécessite de connaître les concepts de base de la programmation pour en tirer le meilleur parti. Ce n’est pas le programme le plus simple du monde, mais bien utilisé il peut fortement augmenter votre productivité.

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Ce que j’espère que mes petits enfants verront comme reportage dans 40 ans

  • Vladimir Poutine a décidé d’attaquer l’Ukraine, mais cela l’a mené à sa perte. La population russe et l’armée se sont retournées contre lui. La Russie a décidé de voter des lois pour protéger leur démocratie et éviter qu’une telle aberration puisse se reproduire.
  • L’extrême droite a failli renverser de nombreuses démocraties en Europe, dont la France. Mais les gens se sont rendu compte que cela allait les mener à l’autoritarisme, à la guerre, à la discrimination et à la haine, et ils les ont bannis du champ politique.
  • Le changement climatique menaçait la vie sur Terre, mais l’humanité a su prendre les décisions difficiles pour que notre génération ait un bel avenir.
  • Les pains au chocolat ont failli s’appeler chocolatine, mais le bon sens a prévalu et tout est rentré dans l’ordre.

Car à trop nous focaliser sur nos envies du moment, nous finissons par oublier l’impact de nos actions sur demain.

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Le vélo, ça s’oublie

Début des années 2000, j’habitais dans le vieux Lille, et je travaillais près d’Euralille. À pied, le trajet était de 25 minutes, en voiture de 10 minutes. Bien souvent, par pure paresse, je faisais le voyage en voiture.

Aujourd’hui, si je devais refaire ce trajet, j’ai une solution magique : le vélo. Plus rapide que la voiture, plus simple, plus sain. Pourtant, à l’époque, je n’y avais tout simplement jamais pensé. Pourquoi ? Parce que personne ne prenait le vélo pour aller travailler. Absolument personne. Et puis, même si j’avais voulu le faire, aucune infrastructure n’était adaptée ; à l’époque, rouler en vélo dans les rues, c’était dangereux, bien plus qu’aujourd’hui.

La leçon que j’en retiens ? Lorsqu’on n’utilise pas quelque chose, on l’oublie, d’abord individuellement, puis collectivement, jusqu’à ce que tout l’écosystème existant de ce quelque chose disparaisse.

On a l’habitude de dire que faire du vélo, ça ne s’oublie pas. Peut-être, mais réellement monter sur un vélo pour en faire, ça s’oublie.

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Et maintenant, c’est clair ?

  • « On va quitter l’Europe et être plus forts ! »
  • « On va quitter l’OTAN, seul on sera plus fort ! »
  • « Les Russes n’attaqueront jamais l’Ukraine ! »

Les candidats qui ont dit ça sont tellement idiots qu’ils n’ont même pas imaginé une seconde que, ben si, la Russie pouvait très bien attaquer l’Ukraine, et que ces déclarations pouvaient se retourner contre eux.

Est-ce qu’ils assument ? Non, évidemment. Ils retournent leur veste, mais du coup on voit la crasse accumulée à l’intérieur. Ils condamnent l’attaque. Ils essaient malgré tout d’en rejeter la faute sur l’OTAN, sur l’Europe, les États-Unis, tout est bon pour ne pas admettre la réalité : que leur idéologie mène toujours à la guerre et à la destruction.

La réalité, c’est que l’Europe et l’OTAN, c’est ce qui a protégé nos pays et les a maintenus en paix pendant des décennies. L’Europe est imparfaite, lente, bureaucratique, mais elle résout les conflits entre États membres dans les tribunaux, pas sur le champ de bataille. L’OTAN, dont personne ne savait plus quoi faire, a retrouvé toute sa raison d’être. Et pour ceux qui ont encore des doutes, allez demander aux Polonais s’ils ont envie de quitter l’Europe et l’OTAN aujourd’hui.

Alors, c’est clair maintenant ? Les candidats qui rêvent d’une France isolée et autiste, coupée du monde, ceux-là nous emmènent tout droit vers la catastrophe, portés par les belles paroles sur leurs lèvres déformées par la haine. Et ceux qui aident ces personnes à diffuser leurs idées sont des complices directs du crime.

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Le problème du choix de la créativité

On voit aujourd’hui beaucoup de personnes vanter les bienfaits de la créativité en entreprise. À en croire les « motivational speakers », cela aurait le pouvoir de faire gagner le grand prix de Vincennes à un cheval mort.

Mais dans la vraie vie, faire le choix de la créativité est aussi un choix très risqué. Dans les métiers créatifs, l’écart de revenu est énorme. Pour un Philippe Starck ou un Jonathan Ive, combien de designers sont sous-payés, sous-employés ou ont dû renoncer au métier qu’ils voulaient faire ? Une toute petite poignée de personnes gagne énormément d’argent alors qu’une grande majorité vit bien plus chichement. Et pour les freelances, c’est souvent avec l’incertitude de ce qui se passera demain.

C’est vrai dans la musique, les œuvres d’art, le cinéma. Mais c’est également vrai dans les entreprises : pour des milliers d’inventions, seules quelques-unes finissent par rapporter beaucoup d’argent.

À l’inverse, les métiers « non créatifs » sont plus sûrs. Il faut avoir zéro créativité pour faire un MBA, mais le chemin de carrière est bien plus sécurisé.

Alors, comment trouver le bon équilibre entre créativité et sécurité ? Pour moi, un élément de réponse se trouve dans le fait de ne pas tout miser sur la créativité, mais de la combiner à d’autres compétences plus simples à vendre. Par exemple, dans mon cas, je ne suis pas le meilleur designer graphique de présentations du monde, mais j’associe cette compétence créative à mon expérience de consultant et ma capacité d’analyse, ce qui donne bien plus de pertinence à la mise en forme des informations. Ces deux compétences combinées rendent ma « créativité » plus utile.

Comme toujours, la chance joue aussi un rôle. Mais je suis persuadé qu’il est plus facile de percer ou d’avoir du travail lorsqu’on ne mise pas tout sur la créativité seule.

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